Nouvelle-Zélande-Île du sud

C’est assez fou, et merveilleux, de voir le nombre de jeunes français qui voyagent. J’en avais déjà parlé lors de mon séjour au Népal et c’est la même chose en NZ. Ils ont ici en plus la chance de pouvoir rester et travailler pendant un an grâce au PVT (permis vacances travail), ainsi que dans une quinzaine d’autres pays. Malheureusement, limite d’âge de 35 ans.Tant pis pour moi!

Tout ça pour dire que mon premier contact sur l’île du sud , c’est un français au comptoir d’europcar pour récupérer mon char puis 2 autres au café ou je m’arrête.

Nous sommes le 12 et je dois être au sud de l’île dans 5 jours pour la Kepler track. Une annulation m’a permis de trouver de la place, merci à toi étranger!

Je passe la première nuit près de picton dans une des nombreuses baies. Je jase autour d’une bière avec Phil qui tente de pêcher son repas du soir mais sans trop de succès, Gitan australien d’une soixantaine d’années qui fait le tour des villages de NZ avec sa gang et organise de petit « festivals ». Lui gagne sa vie en lisant les lignes de la main dans les villages de NZ. Mais , attention me précise-t-il, LA vraie lecture bouddhiste apprise dans ses voyages.

 

Le lendemain je me fais une belle rando sur le mont Stoke avec vue superbe sur la côte et la Queen Charlotte Track. Nuit suivante dans un camping super beau et bien équipé, mais attention aux Wekas, oiseau sans aile, gros comme une poule et tannant comme un raton laveur. Cachez tout parce qu’ils n’ont aucune gêne et s’approchent de vous à quelques centimétres et picorent tout ce qui peut potentiellement contenir de la bouffe.

Picton-Tekapo-1
Vue du Mont Stoke
Picton-Tekapo-2
Weka

Puis 3 jours de routes pour couvrir les 971 km de Picton à Te Anau. Beaucoup de travaux le long de la route(allo Montréal!). 2 trucs hallucinant à propos des travaux, premièrement, les gens qui s’occupent de l’alternance de circulation saluent absolument tout le monde avec un sourire et un signe de la main et , encore plus débile, y’a des types qui nettoient les cônes orange!, pour enlever la poussière! Génial, non! tu fais ça à Montréal et c’est mille jobs de créer minimum. Et des jobs à vie en plus. Pour ceux qui ne vivent pas à Montréal, il faut savoir qu’il y a autant de cônes orange que d’habitants, j’vous jure!

La portion de Picton à Christchurch est assez joli le long du littoral, malheureusement pas eu le temps ou la possibilité de prendre des photos. Entre Christchurch et Geraldine, juste plate, dans tous les sens du terme.

À partir du lac Tekapo, les paysages redeviennent superbes. Vue sur les alpes, arrêt à Lindis pass pour une petite montée au sommet et campement au bord du lac Dunstan et de la route.

Lindis pass
Lindis pass
Picton-Tekapo-4
Lac Tekapo
Picton-Tekapo-3
Mont Cook depuis lac Tekapo

Arrivée en fin de matinée à Te Arau, départ du trek. je prépare mon sac, fais quelques dernières petites courses, me renseigne sur la météo qui s’annonce pas géniale mais on s’en arrangera. Nuit dans la voiture sur le stationnement de départ de la Kepler track.

Réveil à 6h, enfin un de mes nombreux réveils, mais à cette heure ci, je peux commencer ma journée, finir mon sac et décoller.

Début tranquille au bord de l’eau et dans la forêt de hêtres , les arbres sont couverts de lichens et le sol de mousse. Le soleil se lève tranquillement et les oiseaux commencent leurs chants, la journée s’annonce plaisante et elle le sera tout le long. J’ai la chance de voir 2 kéas, sorte de perroquet, jouant ensemble avant de sortir du bois et de rentrer dans la zone alpine. Les paysages s’annoncent grandioses. Après 4 heures de marche, j’arrive au refuge de Luxmore ,ma première étape. Je me choisis un lit et repars aussitôt pour le mont Luxmore à 1h30 du refuge, les prévisions météorologiques ne sont pas bonnes pour demain et je veux avoir la chance de faire quelques photos.

Levée au petit matin après une nuit pluvieuse mais, malgré un ciel menaçant, nous serons épargnés pour notre ascension . Par contre, le vent s’est levé, 70 km/h rafale à 100 km/h. Ce sera toute une épreuve , d’autant plus que cette portion du trek est dans sa plus grande partie sur une crête. Mais le jeu en vaut la chandelle, le ciel est lourd de nuages qui défilent à toute vitesse, mais laissent entrer parfois quelques rayons de soleil, créant un jeu d’ombres et de lumières sur le flanc des montagnes de toutes beautés.

C’est LA plus belle portion du trek entre Luxmore et Iris burn et, malgré le vent, ce fut un vrai plaisir. J’apprendrais 2 jours plus tard que le vent était dû à l’arrivée du cyclone Gita qui a fait pas mal de dégâts les jours suivants . Le sentier à d’ailleurs été fermer le lendemain de mon passage.

Le jour suivant est une descente tranquille dans les bois jusqu’au dernier refuge de Motorau. Situé au bord du lac Manapouri, j’en profite,malgré l’eau glacée, pour me rincer de la sueur accumulée ces derniers jours.

Le soir je fais la rencontre de Josselin, jeune français de 21 ans en vacances en NZ après un PVT d’un an en Australie. Le gardien du refuge nous fait un petit historique sur l’état environnemental de la région et du lac, vers lequel nous courons pour admirer le coucher de soleil, aussitôt son speech terminé.

Kepler-15
lac Manapouri
Kepler-14
Lac Manapouri

Le lendemain, Après un petit 2 heures de marche, Joss me donne un lift jusqu’au stationnement où est mon char pour m’éviter un autre 3 heures pas ou peu intéressant. Grâce à lui aussi, nous pouvons laver notre linge, prendre une douche chaude et avec du savon, et se préparer à manger, dans un Holliday park, pour seulement 4$(prix des machines à linge), le gros luxe!

Nous quittons Te Anau en fin d’après-midi pour un camping gratuit dans un bled perdu et sous une pluie battante avant de rejoindre Queenston le lendemain pour se ravitailler, passer au McDo pour l’Internet, aller manger une bonne pizza dans un petit resto de la ville, et filer vers Glenorchy (route superbe!)puis le freecamp de Sylvan lake à quelques kilomètres du départ de la Routeburn track que nous attaquerons le jour suivant. Par contre, je suis en maudit, j’ai perdu mon disque dur portable, probablement au McDo. Je faisais mes sauvegardes dessus , et ben y s’est sauvé le tabarnak!

Nous sommes rendus un trio pour notre virée sur la Routeburn track. Nico, qui traverse la NZ en vélo, s’est joint à nous pour les deux prochains jours. Cette randonnée est une traversée mais n’ayant pu rien réserver, nous la ferons en day hike sur sa partie est, jusqu’au Harris saddle et Conical hill. 28 km aller-retour. Après une bonne montée dans les bois, nous atteignons une sorte de grand cirque avec un lac,puis nous rejoignons le Shelter de Harris saddle et terminons par le mont Conical où nous attend,bien évidemment, une vue sur 360 degrés des plus somptueuses. D’autant plus somptueuse que figurez-vous, quand t-il pleuvait sur notre bled , il neigeait au dessus de 1200m , nous laissant baba devant la chaîne de montagnes aux pointes blanches.

Retour le soir au même camping et petite randonnée le lendemain jusqu’au bord de la rivière. Le site est superbe et Joss et Nico décident de passer la nuit là. Je les quitte espérant pouvoir retrouver mon disque au McDo mais sans succès, je dois faire une croix dessus.

Direction Wanaka et son immense lac. Première nuit dans un camping laid et cher.

-10$ c’est pas cher!

-oui mais quand c’est laid, c’est cher,OK!

Au petit matin, je me rends au départ du sentier pour le Rob Roy Glacier. Une quinzaine de km de chemin de terre avec pour terminer plusieurs passages de rivière à gué. Pas trop de difficulté pour les premiers mais arrivant devant un plus gros je décide de laisser la voiture et de finir à pied. J’ai pourtant un VUS assez haut mais je ne préfère pas m’essayer, d’autant plus qu’un gars stationné là depuis hier me prévient que le niveau monte le soir. J’enfile mon sac à dos, passe la rivière à pied, parcours une centaine de mètres, et voilà t’y pas qu’arrive un gars dans une microvoiture et qui lui ne s’est pas posé de questions, ça passe ou ça casse…eh ben s’est passé!

Je lève mon pouce et me fais embarquer par Antoine…de Sherbrooke qui m’amène jusqu’au stationnement. Première déception, je pensais monter et avoir une vue plongeante sur le glacier mais non seulement nous restons bien en deçà mais surtout, et c’est fort triste, le glacier a énormément diminué. Il a perdu plus de 50% de sa surface depuis 100 ans dont 17% les dix dernières années dû au réchauffement climatique.

Je retrouve Antoine et l’embarque pour un bushwalking jusqu’au pied du glacier et d’une cascade. Au moins nous aurons eu du fun sur la balade.

Montée du Roy peak le jour d’après, joli sommet mais avec vue sur la ville de Wanaka,j’aime moins ça. En fin d’après-midi, je retrouve mon comparse Joss au DOC center et nous décidons de tirer sur le lac Hawea pour dormir.

Le site est superbe au bord de l’eau, nous y passerons 2 nuits. Grimpette d’environ 3 heures sur le mont Isthmus avec vue sur les deux lacs Wanaka et Hawea,

Avant de retourner au bord du lac pour la nuit , nous nous réservons une nuit dans la Brewster’s hut qui nous a été recommandé par Nico.

Soirée sympa au lac, Jasette avec 2 routard français , et souper spectacle! En préparant notre popote, v’la t-y pas qu’un groupe de 4 kite surfers viennent montés leur matos sur la plage pour un show d’une heure. Sport de glisse très photogénique alors je m’en donne à cœur joie pour les prendre. Pas évident d’ailleurs de les cadrer eux et leurs voiles. Mais quelques bonnes prises, d’autant plus avec les montagnes en arrière-plan.

Départ tranquille le matin pour la Brewster’s hut, nous devons dès le début nous déchausser pour traverser la rivière et attaquer ensuite une montée abrupte dans les racines.

Quand après une petite de grimpe, j’ai un flash horrible et pousse un Tabarnak retentissant. Je regarde Joss: “je pense que j’ai laissé le toit ouvrant à demi ouvert”

Je ne suis pas sûr mais j’ai un fort pressentiment et je ne peux laisser la voiture ouverte toute une nuit. Pas le choix, alors je pose mon barda dans un coin et commence à redescendre dans la vallée quand…Re-Tabarnak,les clés du char sont dans mon sac et j’allais les oublier, non mais quel con!

Heureusement, et c’est une manière de parler, mon pressentiment était justifié. Je ne suis pas redescendu pour rien. Je re-repart, re-re-remets mes pompes après la rivière et re-remonte jusqu’à mon sac. Joss a eu la gentillesse de m’attendre et nous continuons notre ascension jusqu’à un refuge très sympa. Seulement 12 lits donc moins de bruit et en plus , nous étions only six…oops! seulement six. Ça c’est drôle, j’entends parler anglais dans la pièce d’à côté et je mets à écrire en anglais. Intrusif ces maudits-là!

Le temps n’est pas super là-haut mais nous aurons d’abord la visite de deux Kéas que nous passerons 2 heures à photographier suivi d’un autre superbe coucher de soleil avant un repos bien mérité.

Nous tentons, après le petit déjeuner, d’aller sur le mont Armstrong mais le temps est vraiment mauvais et la visibilité de pire en pire. Nous rebroussons chemin et retournons tranquillement au stationnement. Rinçage de l’homme et de son linge dans la rivière glacée et nous prenons la direction de l’ouest par le Haast pass.

Arrivée au village de Haast, les nouvelles du temps sont mauvaises, même très mauvaises pour les prochains trois jours. Joss décide de remonter vers le nord et moi je rebrousse chemin pour retourner du côté de Hawea et Wanaka. Tant pis pour la côte ouest, mais en même temps, pas trop de regrets, car le Fox glacier est fermé (route) et on ne m’a pas dit le plus grand bien du Franz joseph glacier qui comme les autres ne vaut plus vraiment le détour. J’aurais aimé faire quelques randos dans le coin mais on oublie ça.

Je retourne passé la nuit au bord du lac Hawea, décidément, j’adore cet endroit.

Grandview creek track le lendemain par une belle journée néo-Zélandaise, de la pluie, du vent et du soleil. Je marche avec les moutons quelques kilomètres avant d’atteindre le sommet.

Grand view track-1

Puis je continue ma route vers le nord-est jusqu’à un camping super tranquille en rase campagne. Je me fais la rando de Lindis peak au petit matin, dans la brume les deux premières heures, et sous le regards des moutons, puis chanceux, je passe au dessus de la lignes de nuages pour une fin de montée des plus agréables.

 

En après-midi, je trace jusqu’au lac poaka pour me rapprocher tranquillement du mont Cook ou j’ai réservé une nuit à la Mueller’s hut.

Le lac poaka (gratuit) et le lac Ohau (8$), deux places vraiment super pour passer la nuit.

Les campings publics en NZ sont très variés et les prix, ou l’absence de frais, n’indiquent en rien la beauté des lieux. En fait, j’ai souvent payé plus cher pour des campings qui ressemblaient plus à des stationnements. Étrange!

La montée pour atteindre Mueller’s hut commence par 2000 marches, ça te rappelles-tu quelque chose Valoche?

Et c’est loin d’être fini, on continue sur la roche abrupte avant d’atteindre le refuge, comme posé au milieu d’un champ de pierres. La nuit n’a pas été des plus agréables, les gens sont bruyants et peu respectueux.

Le lever de soleil s’annonçait prometteur mais un soudain passage nuageux nous a gâché le spectacle, on remballe le matos et direction la vallée pour d’autres aventures.

Promenade dans la Hooker Valley jusqu’au pied du mont Cook en après-midi. C’est assez beau que je décide de revenir dans la nuit pour des photos de ciel étoilé si le temps est avec moi. Sur le stationnement je recroise un couple de hongrois qui travaille dans le cinéma et attendent avec anxiété les résultats des oscars du film étranger ou le film “body and soul”, sur lequel ils ont travaillés, est en nomination. C’est un coup de téléphone d’une amie hongroise qui leur apprendra que, malheureusement, c’est un film brésilien qui remporte les honneurs. Mais le film ayant gagné d’autres prix , notamment, à Berlin et Sydney, la déception n’est pas trop grande.

Nuit de merde dans le pseudo-camping du mont Cook (j’ai bien fait de ne pas payé le 13$). Le ciel est nuageux alors je pars vers 2 heures du mat, complètement seul sur les routes. La nuit, seuls quelques camions roulent.

Je décide de retourner tranquillement à Picton en passant par Arthur’s pass et Nelson lakes. N’ayant plus beaucoup de temps devant moi, je ne fais que traverser, ne m’arrêtant que pour prendre quelques photos et faire une petite rando près de St-Arnaud. Lors de mon arrêt de midi, au bord du lac Poerua, je discute quelques temps avec Keith Hunt, retraité irlandais, s’essayant à la pêche à la mouche. C’est le fun, j’ai une adresse ou atterrir si je décide d’aller dans son coin de pays.

L’île du sud est vraiment sublime et regorge de coins superbes. La quantité de refuges disséminés sur l’île témoigne des nombreuses possibilités de randonner. Je quitte ce petit paradis avec plein de merveilleuses images en tête.

Traversier demain et direction Taranaki!

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