Kirghizistan- Superbe et fascinant.

18 mai au 16 juin

 

Quand tu arrives du Japon où tout est organisé, cadré, posé et calme, l’arrivée à l’aéroport de Bichkek est tout en renversement. À peine sorti, Ils sont trois ou quatre à te sauter dessus pour t’offrir, qui un taxi, qui du change. Wooow! les gars, on se calme! il est 5 heures du mat’ et je veux juste aller à ma guesthouse dormir un peu.

Je prends finalement un taxi « officiel » pour le centre-ville et au moment de payer, le gars me dis qu’il n’a pas de change. Je lui fais comprendre que moi non plus et que ça va être à lui de faire un effort…Miracle, en fouillant, une deuxième fois dans son portefeuille, il trouve la monnaie!

Changement de culture mon Steph, ici, on négocie ferme!

Après une bonne sieste, je pars faire un tour et prendre le pouls de la ville. Avenues et monuments immenses, sans grande beauté mais les gens sont charmants, ils te saluent, t’arrêtent pour te demander d’où tu viens et prendre une photo avec toi.

Je passe deux jours à Bichkek, le temps de m’imprégner de l’ambiance de l’Asie centrale. De goûter les mets typiques, shachlik, brochettes de mouton et manty, gros ravioli farcit de patates, oignons, mouton et cuit vapeur. De boire un bozo, boisson à base de céréales fermentées, surprenant mais pas mauvais du tout.

 

Pour ma première randonnée en montagne, je suis aller me renseigner au TUK (Trekking union of Kirghizistan), association de passionnés de randonnées très sympathiques et où l’on peut cueillir de nombreuses infos. J’accompagne donc, le lendemain un groupe, principalement de locaux, pour Ak-tuk, au nord d’Issy-kul. Une superbe balade de 16 km avec quelques névés au sommet. Les fleurs des montagnes commencent à sortir et les troupeaux de chevaux avec les jeunes poulains sont un bonheur à observer. Je sens que je vais me plaire dans ce pays.

Et je goûte aussi pour ma première sortie au temps kyrghizes, c’est à dire les quatres saisons en une journée. Soleil, chaleur, vent puis pluie, froid et grêle et retour du beau temps.

 

Je devais rester dans le même coin après la randonnée mais n’arrivant pas à joindre mon contact je retourne sur Bichkek avec le groupe. Et tant mieux, parce qu’à l’auberge où j’atterris, j’ai le plaisir de rencontrer Adi, qui va grandement m’aider pour la prochaine étape. Il me donne plein d’explications sur les lieux à visiter, l’adresse d’un de ses amis à Kochkor qui vient d’ouvrir son auberge. Et me fait une lettre en kirghize pour demander un taxi collectif ou bus au prix local. Adi est un ancien guide et se lance maintenant dans le taxi pour les villes de province. Tel: +996-705-459-101 (0705-etc si vous appelez du Kirghizistan).

Je file à la gare de bus le lendemain matin. D’après Lonely planet, il est très difficile de s’y retrouver, mais en fait dès qu’ils voient un touriste, aussitôt ils sont plusieurs à te demander où tu veux aller, donc tu négocies direct. Moitié prix pour un minibus vs taxi mais j’ai choisi le taxi car il il était plein et partait immédiatement. Il faut savoir que l’un ou l’autre ne parte qu’une fois plein. Patience demandé!

Le trajet s’est bien passé étant principalement sur une “autoroute”. J’ai pu, par contre, expérimenter, sur certaines portions, la fameuse  “troisième voie” ou voie centrale imaginaire. Quand le chauffeur décide de doubler, il se met au milieu de la route forçant les voitures, dans les deux sens, à se tasser. Et quand un gars arrivant en face décide de faire la même chose, laissez-moi vous dire que c’est chaud!

C’est d’autant plus chaud, qu’ici, il y autant de voiture avec volant à gauche qu’avec volant à droite,  malgré une conduite à droite.

Je suis accueilli à Kochkor par l’ami d’Adi, Aïdar et sa conjointe Buro, jeune couple dans la vingtaine. Lui est architecte et elle est femme au foyer.. parce que mariée. De par leur culture, les jeunes mariés doivent aller vivre dans la famille du mari, au moins quelques années. Et la femme doit rester à la maison pour participer aux tâches. Donc, malgré des études universitaires, Buro doit prendre son mal en patience, d’autant plus qu’elle vient de la capitale et s’ennuie à mourir dans ce village.

Tous deux ont été absolument charmants. J’ai mangé à leur table les trois soirs où j’étais là et nous avons pu discuter librement de leur vie, leurs souhaits pour le futur, les traditions, la politique, etc…et eux avaient aussi beaucoup de questions sur notre mode vie occidental. Je suis leur premier client « officiel » de leur Ghesthouse qui était encore en préparation lors de mon passage.

Le lendemain je fais affaire avec “Shepperd’s life” pour ma rando jusqu’au lac Song-Kul et mes nuitées en yourte. C’est une association qui gère, avec d’autres, le tourisme local. il s’occupe de fournir les différentes prestations aux touristes, au nom des guides, bergers et nomades qui les reçoivent. Aynura a été très efficace et sympathique. Et surtout bien moins cher que CBT. Encore une fois, magasinez! les prix vont du simple au double.

Lac Song-Kul

Un taxi me conduit jusqu’au village de Kysart et me voilà parti à travers la steppe pour ma première étape, Kilemche. La journée est magnifique et je commence à me crémer avec une crème solaire acheté le matin à la pharmacie du coin. Et ma peau vire au blanc, impossible de faire pénétrer, on dirait du zincofax. Horreur!, j’ai l’air maquillé comme le clown blanc!

Mais quelle beauté! Le chemin est facile à suivre, je croise quelques cavaliers et je marche avec une chaîne de montagnes aux sommets enneigés en face de moi. Les chaînes de montagnes, ici, s’étendent à l’infini d’est en ouest et se succèdent les unes derrière les autres. Après quelques kilomètres, au lieu de bifurquer sur le chemin principal, je décide de continuer tout droit, voyant quelques yourtes sur le bord de la rivière. Je demande mon chemin à la première et il m’invite à boire le fameux kumiz, lait de jument fermenté donc on peut lire partout que ça rebute les touristes, et très honnêtement ce n’est pas mauvais du tout. Maudits touristes chochottes!

Le berger me montre sur ma carte comment rejoindre le sentier principal et me voilà reparti. Cette première journée de randonnée est déjà superbe et j’arrive vers 16 h au camp de yourtes où m’attendent Sezim et son père Tanïa. Ils élèvent des chevaux et j’arrive au moment de la traite des juments. Pour faire sortir le lait j’imagine, ils laissent le poulain téter quelques secondes puis Sezim prend le relais et trait la jument. Et ainsi de suite pour chaque.

 

Le lait est aussitôt mis dans un baril pour la fermentation du kumiz. Il est préparé dans un baril de bois qui est préalablement beurré puis ensuite retourné sur des brindilles d’herbes odorantes qui brûlent, pour être fumé quelques heures. Ce qui donnera ce goût bien spécifique.

Au menu, pommes de terre aux moutons, pain et …confitures.

Hé oui, au Kirghizistan, il y a de la confiture, du miel et du sucre sur la table à tous les repas. Et le tout est toujours accompagné de thé (chaï) à volonté.

On mange autour de longues tables basses assis en tailleur sur des tapis. Pas facile pour ma pomme et ma souplesse légendaire, ho boy!

Étant le seul touriste, j’ai ma yourte pour moi seul et je passe une excellente nuit sous une montagne de couverture.

Départ le lendemain sous la pluie ,et la neige passer 2500 m. Le sentier est assez facile à suivre au début, mais après une bonne dizaine de centimètres et une visibilité plus que faible, je dois faire attention . Finalement j’arrive au col de Jalgyz Kardaï  sans encombre. Le temps de prendre un peu de repos à l’abri du vent et voilà que quatre cavaliers arrivent, ils devaient être à quelques minutes de moi mais impossible de les voir dans cette purée de pois.

Par contre, le ciel décide de nous donner du répit et les nuages s’ouvrent finalement pour un spectacle grandiose, d’abord les flancs de montagne qui descendent lentement vers les steppes puis le lac, immense. Je sais à cette instant ce qui me manquait tant au Japon, cet nature là. Une nature dans sa plus simple expression, pas de temple, monastère ou autres grandiloquences humaines, trop souvent pompeuses à mon goût, non, juste le cadeau de mère nature et nous, nous tout petit et humble au milieu de ce décor immense et millénaire. Quelques yourtes, habitations sans prétention, disséminées sur la steppe ou au bord d’un lac.

 

Je passe là deux jours paisibles à me promener le long du lac ou sur un sommet autour, à observer les chevaux en liberté.

De retour à Kochkor, je récupère ma tente et mon stock de camping, direction le lac Kok-okul. Un 16 km de montée avant d’atteindre un point de vue superbe, je trouve un promontoire où installer ma tente face au lac, mais passe une nuit mouvementée due au vent constant. Lever de très bonne heure, je me trouve une place à l’abri pour mon déjeuner. Le temps est couvert alors je plie bagage rapidement est redescends vers la vallée et la maison de Buro et Aidar.         

 

        

Tach-Rabat

Taxi collectif jusqu’à Naryn puis autre taxi pour une nuit à Tach-Rabat et son caravansérail. Pour être honnête, c’est un peu décevant, et je voulais aller camper au lac de Chatyr-Kul mais les locaux m’ont informé que le col est encore fermé. Les alentours sont beaux heureusement et je peux me promener dans les montagnes autour. Ces monts autour sont d’ailleurs le paradis des marmottes, on peut en voir des dizaines faire le guet, trop cute!

Quand je me suis promener le premier soir , deux chiens m’ont suivi et essayé d’en attraper, vraiment drôle à observer. Le lendemain je fais la rencontre d’un groupe composé de deux familles indiennes, de deux motards, un Canadien et un Indien, et d’un jeune Français. Tout ce beau monde est parti d’Inde il y a seize mois et compte rejoindre l’Écosse. Ils ont déjà traversé l’Inde , le Népal, la Chine et venaient de passer la frontière la veille pour poursuivre leur périple en Asie centrale. Ils ont monté une association pour organiser des projets communautaires partout ou ils passent. Leur projet s’appelle Vasudhaivaride

 

Eki-Naryn- Arkill yurt camp

De retour à Naryn, je suis m’y en contact avec Arkill qui possède un camp de yourtes dans une vallée à l’est de la région.

Il vient me chercher en ville et nous filons vers le campement. Nous faisons un arrêt dans sa maison au village d’Eky-Naryn, pour récupérer sa femme . Je fais la rencontre d’Isalyne, jeune française qui passe deux semaines chez Arkill principalement pour faire du cheval. Arrivée tard le soir au camp, je profite d’un bon souper avec la famille étant le seul touriste.

Les alentours sont superbes, une fois de plus, Arkill et sa femme Argull sont fort agréables , la bouffe est bonne, je resterai ici trois nuits et deux autres nuits au village. Le premier jour, je décide d’essayer une sortie à cheval, c’est quand même la place en Asie centrale pour le trekking à cheval. Mais connaissant mon dos, je demande à Arkill d’essayer dix minutes sur un cheval tranquille. Je suis plus ou moins à l’aise mais ça va.

De retour au camp, son fils qui est guide insiste pour que je fasse un tour avec lui, au moins vingt minutes. Et nous voilà parti,  mais je sens très rapidement, que d’abord mon dos ne supportera pas une longue distance, que juste aller au pas c’est assez plate, que je préfère de loin être sur mes jambes et que…j’ai mal aux couilles. Mais comment font-ILS des heures la-dessus? Mystère!

Je tiens les vingt minutes et suis bien content de descendre de cette bestiole, vive la randonnée pédestre!

J’attrape mon sac et traverse la rivière pour attaquer la montagne à travers les vallons. Ici pas de sentier, je suis d’abord la trace des chevaux puis finit par monter en zig-zag jusqu’à la limite neigeuse. 1100m de dénivelé, la vue sur la vallée est grandiose. Par contre le ciel se couvre à l’horizon, les nuages sont de plus en plus menaçants et le tonnerre commence à gronder, je m’éloigne vers le nord en passant sur une crête pour tenter d’échapper à l’orage.

Heureusement le vent est pour moi et l’orage passe un peu plus loin au sud. Je continue sur ma crête mais n’ayant aucune idée de ce qui m’attend de l’autre côté je préfère redescendre du même côté de la montagne par un autre vallon.

La pente est raide et mes chevilles en prennent un coup mais je retourne content au campement prêt pour un copieux repas, et je ne suis pas déçu, Argull nous a préparé un ragoût de mouton délicieux.

 

Après une nuit réparatrice et un déjeuner copieux, me voilà reparti sur l’autre versant de la montagne, mais je prends plutôt ça mollo ce matin et monte par des collines tranquilles jusqu’à un beau point de vue où je farniente une heure ou deux regarder le paysages et les fleurs.

 

Mais les sommets derrière moi chuchotent mon nom et je ne résiste pas à l’appel. Je monte lentement sur le flanc jusqu’à atteindre une source bienvenue puis les premiers névés. Je m’arrête pour un panoramique et repars,  et pour ce faire je dois soit passer à travers un névé, soit le contourner.

Comme il n’est pas très important, je décide de le traverser…erreur! La pente est importante et la neige dure, j’avance de quelques pas et la pente augmente dangereusement, malheureusement je ne peux faire demi-tour, j’essaye tant bien que mal d’enfoncer mon pied mais c’est à peine si ma chaussure pénètre et catastrophe, mon pied gauche glisse et je dévale sur une bonne trentaine de mètres, d’abord sur la neige puis sur l’herbe mouillé, je pousse de toutes mes forces avec mes pieds, essaye de griffer la neige avec mes doigts, rien pour freiner.

Heureusement, soudainement la terre devient meuble et je peux enfin m’arrêter avec mes pieds, ouf! Pas trop de dégât mais ma caméra est couverte de neige et de boue, et je me dépêche de la nettoyer avant que l’eau ne pénètre. Tout a été si vite que je n’ai pas eu le temps d’avoir peur mais j’ai quand même mon compte d’émotion pour aujourd’hui et je redescends tranquillement dans la vallée. Lavage et repos pour le restant de la journée.

Petite balade dans la vallée le lendemain et direction le village de Eki-Naryn où je passe deux nuits chez Arkill et sa famille. Le décor est différent ici, nous sommes entourés de jailoo (pâturage) à perte de vue et se balader sur les crêtes est un vrai plaisir. Et cela fait plaisir de jaser en français avec Isalyne, qui en arrache avec son dos. Je vous l’ai dit, pas facile le cheval. Je deviens son pusher d’advil pour le temps que l’on passe ensemble.

J’aurais aimé aller à Och via Kasarman mais le tarif est dissuasif et j’ai peur de manquer de temps si je fais du stop. J’attrape donc une marshroutka pour un retour a Bichkek dans la soirée. Je m’installe à la Friend’s guesthouse, petit havre de paix, au cœur de la ville et près du Och Bazaar et ses marchands de fruits. C’est le temps des fraises, framboises, cerises et pêches, un régal.

Je fais la rencontre de plein de gens fort agréables et nous formons un groupe pour aller randonner à Al-Apcha le lendemain. Un couple de suisses, une Française, un Anglais, un Iranien et ma pomme. Nous montons jusqu’à une cascade pas très intéressante,mais le décor autour est superbe. Les gens de Bichkek sont bien chanceux d’avoir un tel terrain de jeu aux portes de la capitale. Je laisse mes camarades et continue jusqu’à 3500m mais le temps se gâte et je redescends assez rapidement dans la vallée. J’ai le bonheur de croiser sur mon chemin un troupeau de chamois qui monte vers les sommets, magie!

Issy-Kul-Karakol-Jety-Oguz

Comme il ne me reste qu’une semaine, je propose à Aurélie, la jeune française si elle serait intéressée pour louer un char. Pascale et Nono, le couple suisse, sont de la partie aussi et nous partons le lendemain pour le sud du lac Issyk-Kul et Karakol. L’intérêt d’avoir un char ,évidemment, est de pouvoir s’arrêter là où l’on veut et nous ne sommes pas déçus. Les paysages sont splendides et variés tout au long de la route.

Nous passons notre première nuit près de Bokonbayevo au bord du lac dans, malheureusement, un piège à touristes, sorte de ranch avec des yourtes, tout à fait moche et sans intérêt.

Qu’importe, le lendemain est un vrai bonheur, nous quittons la route principale à plusieurs reprises pour aller voir de plus près ces falaises merveilleuses.

Fairytale:

 

Nous nous installons le soir à Karakol à l’auberge de jeunesse “Nice Hostel” tenu par un couple fort sympathique et qui se font un plaisir de vous renseigner sur les choses à faire autour.

Nous partons le lendemain pour Jety-Oguz pour une belle journée de balade dans la vallée. La journée est orageuse mais, à part Nono qui prend une douche en nous attendant au village, le reste de la troupe arrive à passer entre les gouttes.

 

 

Dodo à Karakol et nous filons sur Kochkor et en voulant doubler un camion juste avant d’entrer dans un village, je me fais arrêter par les flics qui m’expliquent par geste que j’allais trop vite, que je n’avais pas le droit de dépasser, et surtout que je dois leur donner 5000 soms (env.100 $ca). Après 15 minutes de négociation, Nono et moi arrivons à descendre à 2000 et nous pouvons repartir. Avec un peu de patience, nous aurions probablement pu descendre encore mais bon! faut qu’on file, misère!

Les policiers avec radar pullulent sur les routes kyrghizes. Soyons vigilant!

Nous quittons la route principale pour essayer de trouver des cimetières à flanc de montagnes que l’on nous avait conseillé mais on ne voit rien et en plus la route devient extrêmement cahoteuse. Demi-tour!

Nous arrivons le soir à Koshkor pour une bonne nuit de repos avant de partir le lendemain pour Song-kul. Un retour pour moi. La route pour si rendre est superbe, notamment le passage du col à 3400 m. Nous resterons là 3 jours avant de retourner à Koshkor ou je laisse Pascale et Nono, qui continue leur route vers Naryn. Je retourne pour ma part à Bichkek rendre la voiture et profiter une dernière fois du Osh Bazaar et des marchands de fruits.

Ce pays fut une merveilleuse découverte et un véritable coup de cœur.

kırgız elinen rahmat

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2 réflexions sur “Kirghizistan- Superbe et fascinant.

  1. Dis donc c’est magnifique ce coin là Je ne connais même pas ni le nom ni le lieu ! Ça ressemble au trip que j’ai fais en Mongolie mais encore plus beau question paysages Je vais regarder de plus près pour mon prochain périple !!! Demain je pars pour la Thaïlande pendant 6 semaines et je retrouve ma fille et ensuite mon chum))

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