Japon- De Tokyo à Nagano…À Tokyo

Au menu:

Barramundi (poisson) avec sauce miso et ail, sésame noir roti, riz Koshihikari et fèves de soya.

Dé-li-cieux!

Non, non! je ne suis pas dans un chic resto japonais, je suis seulement dans l’avion pour Tokyo et déjà je me régale. Quel contraste!

Bon, c’est vrai que quand tu arrives de chez les Anglais, la barre n’est pas très haute, mais quand même!

Les grandes civilisations et les grands empires ont très souvent une grande gastronomie. Ce qui fait, que pour l’empire britannique, on repassera, hein! Des gens qui font bouillir de l’agneau et qui le mangent avec de la gelée à la menthe peuvent-ils être considérés comme civiliser? Je dis non!

-Hoho, attention monsieur!

-Quoi?

-Il ont créer la IPA, quand même!

-Ha! c’est vrai, mea culpa……mais si ils la boivent avec de l’agneau bouilli et…

-F…. you!

-Toi-même!

Mais passons aux choses sérieuses, me voilà arrivé au Japon et tout de suite , je suis heureux, content d’être perdu, de ne pas comprendre ce qui est écrit, ce qui ce dit. Où le simple fait d’aller chercher un billet de train pour me rendre à l’auberge est déjà une aventure. Même si la Nouvelle-Zélande et la Tasmanie étaient magnifiques, il me manquait, définitivement, cette portion d’exotisme et de choc culturel.

J’avais réservé pour 2 nuits au Space hostel Tokyo  mais j’en ajoute immédiatement 2 autres pour prendre le pouls de Tokyo et profiter de la saison des cerisiers en fleurs. C’est vraiment de toute beauté, notamment le parc de Shinjuku, splendide avec ses grands espaces entouré de cerisiers. Un plaisir de s’asseoir sur le gazon avec quelques sushis et de pouvoir admirer les couleurs.

Je prends le bus le dimanche 1er Avril pour Yamanouchi pour aller voir les snow monkeys, malheureusement la neige a déjà disparu. Mais bon, mon ryokan (auberge japonaise) est sympa et je ne suis ici que pour 2 jours. Comme je suis là bien avant de pouvoir prendre ma chambre, je vais passer un petit moment dans un Onsen-Bain de source d’eau chaude-public. Et celui-ci est chaud en tabarnak, moi qui pensais y rester un long moment à prélasser, après 15 minutes je sors cuit comme un homard.

En arrivant dans le dortoir, j’ai le plaisir de rencontrer Vivic, de Katmandou. Comme il est assez rare de rencontrer un népalais à l’étranger, c’est un plaisir de pouvoir jaser avec lui. Vivic travaille au Japon depuis 3 ans et viens d’arriver en ville pour l’été. Comme il parle japonais, anglais, hindi et népalais, il est embauché à la réception d’un hôtel de la ville.

Au petit matin, après un petit-déjeuner européen-seul bémol de mon ryokan, ils ne servent pas de petit-déj japonais- je monte à pied au “Jigokudani Monkey park”. Le parc est minuscule et la principale attraction est le Onsen où les singes se baignent pour se réchauffer en hiver.

Comme je l’ai dit, la neige ayant disparu, Je suis donc un peu déçu du site et de ne pouvoir observer les singes se baigner et jouer dans la neige. Mais ils sont toujours le fun à regarder et photographier et je m’en donne à cœur joie.

Et Je trouve sur le chemin du retour, un oasis…de bière. The Farmhouse, une très belle maison , où l’on y sert douze bières à la pression, dont, ô joie, quatre IPA. J’en goûte trois, des demi-pintes (restons raisonnable!) avec un curry japonais, dont la “snow monkey IPA” d’inspiration Nouvelle-Angleterre, un chef-d’œuvre!

Je retourne au “Onsen” le soir, on y prend rapidement goût.

Et je retourne aussi au “Farmhouse “ goûter la dernière IPA…au piment Habanero, combinaison étonnante, mais très réussie. La manager m’explique que cela leur a pris pas mal de temps et d’essai-erreur pour trouver la bonne combinaison pour cette bière.

Je pars le lendemain pour Nagano pour le Dot hostel .Ville assez belle et agréable. Le temple de Zeno-ji est impressionnant. Je me régale de quelques mets locaux: Soba( nouilles de Sarrazin), glace au marron et summum, glace au gingembre et glace au oolong avec du piment au Yusu saupoudré dessus…à mourir.

J’essaye le lendemain de montée dans les hauteurs de Nagano, à  Togakushi précisément, pour une petite randonnée mais la forêt, à cette altitude, est encore couverte d’un épais manteau de neige.

Une chose m’étonne grandement, il est très difficile de trouver des raquettes au Japon. C’est une activité qui n’est pas du tout populaire par ici, étonnamment.

Je peux quand même me rendre au temple principal par un chemin magnifique bordé de cèdres de plus de 400 ans et , après être redescendu par la route sur deux ou trois kilomètres, je peux emprunter les sentiers à travers la forêt jusqu’aux abords de Nagano.

Étant en plein coeur de la saison des cerisiers en fleurs dans cette région, je décide de parcourir quelques villes et villages réputés pour leurs parcs et châteaux.

Je prends le train le soir même pour me rendre à Suzaka ou je me retrouve dans une maison traditionnelle fort jolie et très agréable. Marina et Yuna sont vraiment aux petits soins pour leurs clients et me conseillent de très bons restos. Elles me prêteront un vélo le lendemain pour aller visiter Obuse, petite bourgade à une dizaine de kilomètres, reconnue pour ces produits au marron et le musée Hokusai, peintre de style Ukiyo-e.

L’exposition n’est pas mal, mais je préférerais l’autre musée consacré à Nakajima Chihiro, peintre spécialisé dans les grands tableaux de cerisiers en fleurs et oiseaux.

Je me promène dans les petits chemins jusqu’à un Onsen recommandé par Yuna. Bain extérieur avec vue sur la montagne, j’y passe une bonne heure à relaxer.

Souper le soir dans un Teppanyaki, cuisson sur plaque chauffante, pour goûter les spécialités. Viande de cheval cru, Ikanattoh, poulpe et fèves de haricots fermentés. Les haricots, quand ils sont fermentés, font une espèce de gomme autour très collante et très élastique. Très compliqué à manger avec une longue barbe!

Suivi d’agneau et shiitake au sel, grillés.

Sans oublier, à l’apéro, la suggestion du chef, un Shochu à la prune. Alcool de patate, d’orge ou de riz distillé, et non fermenté, contrairement au saké. Et pas mal plus fort aussi!

Pour tous ces plats, le chef et le monsieur assis à côté de moi ont eu la gentillesse de m’expliquer la façon de manger et de faire cuire les aliments. Un régal, une fois de plus.

Le lendemain, après une matinée tranquille, Marina m’emmène dans un Onsen “secret” dans le sens, d’inconnu par les touristes. Cette fois-ci, nous sommes dans la montagne, dans une bâtisse tout en bois d’au moins 150 ans.

Je passe la soirée en compagnie de Akio Ide, jeune japonais de 28 ans, qui a quitter sa job, à Osaka, pour rejoindre sa dulcinée à Nagano et qui voyage un peu en attendant de retrouver un travail.

Je file le lendemain pour Ueda et son château construit par un samurai. Le parc est superbe avec les cerisiers qui reflètent dans les bassins.

Je prends le train le lendemain matin pour un aller-retour à Komoro ou j’y passe la journée et la soirée.

Je rentre vers 9h à Ueda, affamé, et au Japon, en dehors des grandes villes, mangé après 9h peut-être compliqué. Mais je trouve, à côté de la gare, un resto de grillades ouvert. Petite difficulté, par contre, les menus sont en japonais uniquement, pas de photos, pas de plats à vue que je peux pointer du doigt (kore o kudasai-celui-ci svp), rien. J’essaye , tant bien que mal, de savoir ce qu’il y a à manger, mais c’est l’incompréhension totale entre la serveuse et moi.

Mais , une fois de plus, le monsieur assis à côté de moi, voyant mon désarroi , vient à ma rescousse, m’explique en anglais ce qu’il y a au menu et me suggère la soupe maison et du poulet grillés. Je passe donc la soirée à discuter avec Karasawa Tsumoto, représentant de pièces mécaniques, vivant à Osaka mais souvent sur la route, très content de rencontrer un canadien  ‘’-Quebec, maple syrup, very good!’’. Hé oui, le sirop d’érable est un produit fort prisé des Japonais.

Et voulant lui offrir une bière, c’est lui qui insiste pour me payer le repas au complet. arrigato!

D’ailleurs je dois absolument souligner la gentillesse et amabilités des japonais en général. Ils sont toujours très aidant, vous abordent même assez souvent, notamment dans les parcs quand je prenais des photos, pour savoir d’où l’on vient, pourquoi on vient au Japon, etc… Je mange parfois dans des petits kiosques, dans les parcs, en pointant du doigt les plats, et voyant que je suis curieux, souvent ils m’offrent autre chose à goûter.

L’étape suivante sera Matsumoto, célèbre pour son château, mais sinon de peu d’intérêt, même pour Sakura.

Par contre, j’ai le plaisir d’y rencontrer Laurence et Romain, deux voyageurs solitaires, comme moi. C’est, étonnamment, les deux premiers francophones que je croise en dix jours de voyages. Cela me fait du bien de pouvoir partager et converser dans ma langue natale.

Après quelques photos du château à la brunante nous allons manger dans un resto de sushis recommander par notre guesthouse. Le thon “ottore “ (meilleure partie du thon) y est délicieux et le patron nous proposent la spécialité de la maison, des petits poissons vivants, à tremper dans du vinaigre, et manger tel quel. Je suis le seul à y goûter, et manger avec des baguettes, ce n’est déjà pas facile en général, mais attraper des poissons vivants de la taille d’un cure-dent, laissez-moi vous dire que c’est du sport! Voir vidéo 1 et 2.

Je décide le lendemain de suivre Laurence et Romain qui vont à Takayama pour les deux prochains jours.

Nous ferons un arrêt dans la montagne à Hirayunomori pour une heure de relaxation dans un Onsen magnifique au milieu des monts enneigés, suivi d’un excellent dîner de bœuf Hida, viande grasse et très tendre, cuites sur BBQ et spécialité du coin.

Arrivée à Takayama, nous nous installons , Romain et moi, dans une petite auberge de jeunesse super sympa, tenu par deux jeunes japonais et, Luke, un magnifique chat norvégien. Nous y faisons la rencontre de Jean, sexagénaire, qui a passé une partie de sa vie sur les mers du sud, et qui nous conteras quelques anecdotes savoureuses.

Nous passons les 2 jours ensemble à visiter la ville et ses vieux quartiers, à goûter tout et n’importe quoi dans les marchés. Et à nous régaler dans les restos.

Au Japon, tout est bon, peu importe, la qualité du resto, on est jamais déçu. Même dans les supermarchés, on trouve des plats de poissons crus et autres, toujours très frais et délicieux. Et de la IPA locale!

Le dernier après-midi est pluvieux et nous restons tranquillement à l’auberge. Romain me montre sur quoi il travaille actuellement, un site de manga. Ce jeune homme a une vingtaine d’années et pleins d’idées dans la tête. Créateur de plusieurs compagnies sur le web, c’est extrêmement rafraîchissant et plaisant de voir ce garçon très optimiste sur le futur de sa génération, quand nous-mêmes sommes plutôt inquiets de leur avenir. Un bel exemple!

Les deux prochains jours s’annoncent beaux et je trouve un billet de bus pas trop cher pour Kawaguchiko et le mont Fuji.

Je laisse mes trois comparses qui vont vers l’ouest et file à la gare.

Je commence à apercevoir le Fujiyama après deux heures de routes et, même de loin, cette montagne est absolument majestueuse.

Arrivée vers 19 heures, je pose mon sac et demande si je peux trouver un spot, pas trop loin, pour faire des photos de nuit du Fujiyama mais , malheureusement c’est un peu nuageux et la pollution lumineuse est assez forte. Qu’à cela ne tienne, je me lève le lendemain à 3h30 et trouve un emplacement pas trop pire au bord du lac kugamachi.

Après le lever du soleil, je vais à la pagode Cucheiro pour un autre point de vue et finalement prends le bus pour me retrouver au lac Saiko, d’où je marcherais à travers la montagne pour rejoindre mon auberge vers 19h30. Une bonne journée!

Et, finalement, je retourne à Tokyo le 14 avril pour planifier le reste de mon voyage… À suivre.

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